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Les objectifs européens 2030 de transition énergétique demandent des actes concrets aux entreprises. Les corporates doivent évoluer pour diminuer leur empreinte environnementale et leur consommation d’énergie. Parmi les outils à leur disposition, un nouveau type de contrat d’énergie émerge : le Virtual Power Purchase Agreement. Une solution innovante qui allie énergie verte et structuration financière.

 

Qu’est-ce qu’un Virtual Power Purchase Agreement ?

Un Power Purchase Agreement est un contrat d’approvisionnement à long terme entre un producteur et une entreprise consommatrice. L’énergie est achetée à prix fixe, offrant de la visibilité à tous. Dans ce cadre, l’énergie consommée sur un site donné est achetée localement.

Un Virtual Power Purchase Agreement (VPPA) s’affranchit de la contrainte géographique. La livraison physique d’énergie est remplacée par un règlement financier entre producteur et corporate. Le corporate s’engage également à payer un prix fixe pour des MWh d’énergie produits dans le futur pendant toute la durée du contrat. En échange, le corporate reçoit le prix de vente effectif de l’énergie produite par la centrale.

Un risque subsiste au niveau du corporate. Ce dernier paiera le prix de l’énergie en local et l’ajustera de la différence de prix constatée sous le VPPA. Il supportera donc la différence de prix entre les deux unités de production concernées.

 

tableau comparatif vppa vs ppa

Le rôle du Virtual Power Purchase Agreement dans la transition énergétique

L’intérêt du producteur est évident. Le VPPA lui donne une forte visibilité sur ses revenus, ce qui sécurisera la viabilité de son unité. Par conséquent, le financement de son infrastructure s’en trouvera facilité.

Les avantages pour le corporate sont également multiples. Il pourra s’adosser financièrement à une unité de production d’énergie verte, même si celle-ci est éloignée de l’unité consommatrice. Le format VPPA l’autorise en effet à payer le prix d’une énergie produite n’importe où dans le monde. Bien que non directement consommée par le corporate, l’électricité verte sera donc bien financée par ce dernier. La démarche entre donc dans le cadre des objectifs ESG en accélérant la transition vers une « consommation » d’énergie verte.

A l’image des VPPA aux Etats Unis, les transactions réalisées en Europe permettent aux corporates de récupérer des certificats attestant de leur participation à la transition énergétique. Ces certificats, nommés garanties d’origines, possèdent une valeur sur le marché des garanties d’origine régi par Powernext en France. En s’appuyant sur ce dispositif, le corporate peut donc certifier qu’il contribue à la réduction de son empreinte environnementale.

Le mécanisme s’articule donc avec la stratégie globale du corporate pour réduire ses émissions carbone, sujet déjà abordé dans un article précédent.

 

graphe vppa

Actualité des Virtual Power Purchase Agreement

Bien que le VPPA soit relativement nouveau en Europe, certains corporates ont déjà utilisé cette approche dans le cadre de leurs ambitions ESG:

  • Novartis : en novembre 2020, Novartis a signé cinq VPPA avec trois fournisseurs différents – Acciona, EDP Renewables et Enel Green Power afin d’ajouter 275 mégawatts d’électricité verte au réseau électrique à travers six projets solaires et éoliens situés en Espagne. Ces accords marquent une étape importante dans le parcours de Novartis en matière de développement durable. L’entreprise souhaite atteindre la neutralité carbone directe d’ici 2025 et dans sa chaîne d’approvisionnement d’ici 2030.
  • Faurecia a annoncé début novembre 2022 la signature d’un contrat virtuel d’achat d’électricité avec des grands investisseurs européens dans les énergies renouvelables, Octopus Energy Generation et Mirova pour un projet éolien de 85,8 mégawatts situées à Alingas en Suède. Cet accord soutiendra le plan de Faurecia visant à atteindre des émissions nettes de CO2 nulles d’ici 2045.

Comptabilité des Virtual Power Purchase Agreement

D’un point de vue comptable, le cadre européen du VPPA diverge de celui des Etats-Unis.

Contrairement aux US Gaap, les normes IFRS considèrent ce contrat comme un produit dérivé. Sans comptabilité de couverture, l’ensemble du contrat devrait donc être évalué à sa juste valeur au P&L. La complexité de son évaluation réside dans l’association des garanties d’origines et du dérivé (prix fixe vs prix variable). Rappelons que, contrairement au PPA, le VPPA ne prend pas pour référence le prix de l’énergie au point d’approvisionnement du corporate. Il reste donc soumis à une partie de volatilité sur la différence de prix de l’énergie entre zones géographiques. De plus, la variation de valorisation des Garanties d’Origine impactera également le compte de résultat.

 

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